Les seins de Jeanine

Vous les poitrines plates, les seins racornis
Vous les faces ingrates, les peaux sans génie
Sachez que quand Jeanine m'offre ses trésors
Y'a des millions d'soleils qui me chauffent le corps
Y'a d'l'amour à gogo, du bonheur à tout va
Y'a que le monde est bon quand je suis dans ses bras

Dans le bénitier de son corsage
Ca grenouille, oui ma foi
Comment voulez-vous qu'elle soit sage?
Comment voulez-vous que je le sois?

Vous les miches en poire, les seins compassés
Vous les fesses qui foirent, les lèvres pincées
Vous ne pourrez jamais imaginer l'émoi
Qui transporte Jeanine quand elle se donne à moi
Vous ne saurez jamais ce que c'est que dormir
Après qu'on s'est aimé, aimé à en mourir

Dans le bénitier de son corsage
Y a deux diables, oui ma foi
Comment voulez-vous qu'elle soit sage?
Comment voulez-vous que je le sois?

Vous les nénés qui ballent, les seins rabougris
Les ventres sans fringale, vous les coeurs aigris
Lorsque de chez Jeanine à l'aube je m'en vais
Je ne vous en veux pas de vos rires mauvais
Derrière vos rideaux je vous sens aux aguets
Mais je ne fais qu'en rire car l'amour me rend gai

Dans le bénitier de son corsage
J'aime tant plonger mes doigts
Comment voulez-vous qu'elle soit sage?
Comment voulez-vous que je le sois?

Vous les nichons de glace, vous les seins confits
Vous les pleines de grâce, vous les culs bénis
Au lieu de tant médire de Jeanine et moi
D'mandez à vot'Bon Dieu, demandez-lui pourquoi
Il vous a tant ratés qu'il vous faudra le ciel
Pour être heureux enfin, quand la vie est si belle

Car le bénitier de son corsage
C'est le paradis, ma foi
A condition de n'être pas sage
Que Jeanine ni moi ne le soient
Jeanine ni moi ne le soient