*bandeau*


*chapeau*

 

Contrairement à ce que son titre pourrait faire croire, ce roman a très peu de rapports avec Le comte de Monte-Cristo. Il s’agit d’un récit à la première personne, fait par William Hardy. Au début du roman, celui-ci est le tout jeune pasteur d’une petite ville minière du Nevada. Il marie à la sauvette un couple étrange, John Skelton et Melia Hamilton. Cette dernière ne dit pas un mot mais fait une forte impression sur le jeune homme. Hardy renonce du coup à ses fiançailles avec Cora Vangard, fille du notable de la bourgade, et quitte les ordres.

Il s’installe à San Francisco où il devient l’homme de confiance de James Wallace, le plus éminent financier de la ville. A ce titre, il assiste aux premières loges aux opérations financières douteuses qui entourent l’introduction en Bourse de la mine d’argent Fairy Vision, censée être la plus riche du monde.

De loin en loin, il a des nouvelles de Skelton et de sa femme. Celle-ci vit dans l’opulence grâce à son mari toujours absent, dont Hardy a de bonnes raisons de croire qu’il se livre à des activités criminelles.

Après l’effondrement des opérations financières de Wallace et son suicide, Hardy finit par s’installer à Paris. Il y retrouve Melia qui, son mari ayant disparu, vit désormais dans un dénuement complet. Hardy l’héberge – en tout bien tout honneur même s’il en est amoureux fou.

Hardy repart dans le Nevada à la recherche de Skelton qu’il trouve, mourant, enfermé dans la cachette de son trésor: pendant des années, le mari de Melia a été en fait le receleur de tous les brigands de la région et a accumulé une fortune colossale venue des mines des environs pillées par ces derniers. En mourant, il lègue à sa femme les titres de propriété du terrain de la fameuse mine Fairy Vision. Melia devient donc une femme richissime qui éblouit tout Paris par sa fortune et que l’on surnomme «comtesse de Monte-Cristo».

Son statut de jeune veuve milliardaire suscite évidemment bien des convoitises. Hardy, plus amoureux que jamais, s’emploie à déjouer les machinations d’infâmes prêts, au choix, à contraindre Melia au mariage ou à causer sa ruine. Ses années d’amoureux transi finiront par être récompensées.

 

Milady Monte Cristo ne manque pas de charme. La description des mœurs de la société américaine à la fin du XIXème siècle, avec la ruée sur les mines, les fortunes immédiates et le début de la mise en place des marchés boursiers est très réussie. L’évocation détaillée des manipulations boursières à une époque où aucune loi n’interdisait les délits d’initiés ou ne protégeait les petits actionnaires est édifiante. Dans un autre registre, les états d’âme d’Hardy, ex clergyman évoluant dans une société très puritaine, ont un intérêt très rétro.

On ne peut que regretter, finalement, le peu de rapports réels entre Milady Monte Cristo et le roman de Dumas. Le nom Monte-Cristo n’est utilisé ici que parce qu’il symbolise l’extrême richesse. Il n’est pas question de monstrueuse injustice, d’enfermement prolongé ou de vengeance sophistiquée. A l’extrême rigueur, on peut relever un renversement d’un thème du Comte de Monte-Cristo dans la scène où Skelton meurt enfermé avec son trésor.

 

Extrait du chapitre XII I am present at the hatching of a conspiracy

It was a crowded evening at the Tosti's. All Paris was there, including a large contingent from the American colony. Titles were as plentiful as diamonds, and both were dominated by the brilliancy of the event itself. The reception had been given in honour of Melia, who had come to be known as the «Countess of Monte Cristo». Republican France clings to its monarchical traditions with the same avidity that characterizes Republican America's estimation of them; and it was probab1y to the conjunction of these two facts, added to a third, her almost limitless wealth, that Melia owed her newly-acquired dignity. At any rate, after she came into her property, she was spoken of, and pointed at, and invited as, and taken for «The Countess»; and, as she naturally must be Countess of something or somebody, «Monte Cristo» was unanimously selected as the title, and everybody was happy.

Parisian society had seen or known but little of the Countess up to this time, it being generally understood that a bereavement in her family, of which she never spoke, had kept her in the deepest mourning, and much at home, in her hotel near the Parc de Monceau. Of late, however, she had emerged from her retirement, minus her mourning, and plus a title, the authenticity of which no one wished to dispute, and had thrown open her beautiful house on the occasion of a ball; the return match to which was now being played.


 

 

 

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