*bandeau*

*chapeau*

 

 

 

Volume après volume, Sarah D’Almeida poursuit son exploration de l’univers des mousquetaires avec ce quatrième tome de la série «A musketeers mystery». Après Death of a musketeer centré sur Athos, The musketeer’s seamstress centré sur Aramis et The musketeer’s apprentice centré sur Porthos, il n’est guère étonnant que A death in Gascony mette d’Artagnan au premier plan.

L’histoire commence quand ce dernier, à Paris depuis six mois seulement, reçoit une lettre de sa mère, Marie, qui lui annonce la mort de son père, tué en duel, et lui demande de revenir en Gascogne.

Le jeune cadet aux gardes se met aussitôt en route, accompagné de ses trois amis mousquetaires. Mais pendant le voyage, il est victime de plusieurs tentatives d’assassinat, ce qui amène les quatre hommes à penser que la mort du père de d’Artagnan cache peut-être quelque mystère.

De fait, en arrivant sur place ils apprennent que le duel en question n’en était pas vraiment un: M. d’Artagnan s’était en fait jeté l’épée au poing sur son meilleur ami qui, en se défendant, n’avait pu éviter de le tuer. En outre, d’autres morts étaient survenues dans l’entourage de la famille d’Artagnan. Et le prêtre de la paroisse, auprès de qui les mousquetaires cherchaient des renseignements, est lui aussi assassiné.

Les quatre hommes se mettent à enquêter chacun de son côté sur des aspects qui les intéressent plus particulièrement. D’Artagnan fait la tournée des proches: parents, voisins… Athos s’intéresse à l’arrivée récente chez M. d’Artagnan d’une série de très beaux chevaux dont on ne sait d’où ils viennent et qu’il n’avait pas les moyens d’acheter. Porthos s’interroge sur les circonstances exactes du fameux «duel» fatal. Aramis se renseigne sur l’histoire compliquée des allégeances religieuses fluctuantes des familles nobles des environs, dans un passé récent marqué par les guerres de religion.

Petit à petit, bien des informations troublantes émergent. D’Artagnan se rend compte qu’il ignore presque tout des origines de sa mère, et que celle-ci cache peut-être un secret. Les relations entre la famille du futur mousquetaire et ses cousins, proches voisins, se révèlent complexes, ainsi d’ailleurs que celles avec la famille de très grands seigneurs des environs, les Comminges, dont le père de famille est d’ailleurs mort juste avant celui de d’Artagnan.

Pour ne rien simplifier il apparaît que M. d’Artagnan travaillait pour Richelieu (on se souvient qu’au début des Trois mousquetaires, il avait recommandé à son fils de respecter tout autant le roi et le cardinal).

Au bout du compte, les enquêtes des quatre amis se complètent plus ou moins. Le responsable des meurtres est démasqué et d’Artagnan découvre à cette occasion des pans insoupçonnés de son histoire familiale, susceptibles de remettre en cause son identité même…

 

Exactement comme pour les trois premiers volumes de la série, l’intrigue policière est plutôt faiblarde. L’explication des véritables conditions de la mort de M. d’Artagnan, en particulier, ne tient guère la route.

En revanche, l’évocation de l’entourage de d’Artagnan, les intrigues de province, les relations entre les familles nobles de la région sont bien rendues. Notons que le domaine des d’Artagnan vu par Sarah D’Almeida est nettement moins misérable que l’image qu’en donne Dumas (voir extrait ci-dessous).  L’auteur poursuit donc ainsi avec bonheur son exploration de l’univers intime des mousquetaires avec certaines inflexions par rapport à son modèle.

Porthos, pour lequel elle a manifestement un faible, est toujours présenté comme ayant sa propre forme d’intelligence: moins habile que les autres avec les mots, il n’en est pas moins souvent plus clairvoyant. Quant à Aramis, vu par Sarah D’Almeida, il prend très au sérieux sa vocation ecclésiastique et son intérêt pour la religion est parfois envahissant.

La série se poursuit avec Dying by the sword. L'auteur a également écrit une histoire de vampires tournant autour des mousquetaires, Sword and blood.

 

 Voir l'arbre généalogique de d'Artagnan

 

Extrait du chapitre The dogs of Gascony; a widows grief; Athos’s fears

The gates led directly into the expansive courtyard of what was a large house and also, clearly, a working farmhouse. There were carts in the yard, one of them loaded with barrels, another stacked high with hay. A patient ox tied to one of the carts chewed its cud wonderingly looking at them. The men working at various tasks in the yard looked too, without surprise and, for a moment, with no reaction.

Then one of them—an older man who held a pitchfork, with which he'd been loading the hay cart—gasped. "Monsieur D'Artagnan," he said, and swept his cap from his head. "Monsieur D'Artagnan, you are returned."

As though this were a signal, all the other men in the yard removed their hats, and an elderly woman came out of the shadows, hurrying towards them. "You are back, monsieur," she said. "Why I scarcely recognize you, so tall and finely dressed."

D'Artagnan laughed. In all their time in Paris, Athos had never seen him laugh so much. He thought, with a pang, that perhaps, for D'Artagnan's own sake, they should allow him—nay, encourage him—to stay in Gascony. It was clear something about his ancestral abode cheered him up. Never mind that his leaving Paris would sensibly add to Athos's loneliness and his knowledge of being on a path to nowhere, a path far removed from that he'd once thought to follow.

Vaulting off his horse, he heard D'Artagnan tell the woman, "No, Marguerite. I might be more finely dressed, but taller I am not. It is a long time since I stopped growing and, besides, I've only been gone six months."

"Ah, but you look taller to my eyes. And I think you're mistaken. It can't he only six months. Seems like years, why, with your mother crying every day for missing you and your father—" She stopped, as though only then remembering that Monsieur D'Artagnan père was no longer among the living. "Ah, monsieur, your poor father. You've heard, have you?"                                

It wasn't quite a question, and D' Artagnan didn't quite answer it. His features went all sober, and he nodded and swallowed, then turned to introduce the elderly woman to them. "This, gentlemen, is Marguerite, who was my nurse, once upon a time, and who is almost a second mother to me."

The woman protested, "Oh, monsieur," but blushed and her eyes shone with pride.

"And Marguerite, you've doubtless heard of the King's Musketeers and how fierce they are. And how noble. Well, these are the three fiercest and noblest of them all— Monsieur Porthos, Monsieur Athos and Monsieur Aramis."

The three removed their hats and bowed. Marguerite blushed and giggled a little, as though she were a young girl. Perhaps as a young girl she had dreamed of musketeers and, as such, she now found herself transported to that girl-hood. She curtseyed towards them and said. "Any friend of Monsieur D'Artagnan will always be received with respect in this house. I am deeply honored to meet you, monsieurs." Then to D'Artagnan, "I'm afraid your mother is in the praying room. She's been in there the whole while. I'll get Rafael to see to your horses. You go inside."

At her gesture, a strapping young man came from the shadows to take charge of the horses, even as their servants hastened to help.

 

 


 

*bandeau*