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Le rival de d’Artagnan
Roman de cape et épée

Robert et Jean Grimey (auteurs)

125 pages
Editions Jeunes - 1948 - France
Roman

Intérêt: 0


Cet ouvrage comporte deux volumes: tome 1 Le rival de d’Artagnan, 125 pages, Editions Jeunes, 1948, et tome 2 Le triomphe du cardinal, 96 pages, Editions Jeunes, 1949.

Note: la date de 1948 pour le premier tome est approximative.

 

Ces deux romans racontent les aventures d'Antoine de Brayberolles et de son inséparable ami Raphaël de Champrosay.

Le premier volume voit Antoine, jeune provincial sans le sou, se rendre à Paris pour y faire fortune. En chemin, il fait la connaissance de Raphaël, tombe amoureux de se sœur, se fait des ennemis, etc…

Il n’a aucun mal à se distinguer, car son courage et son habileté à l’épée sont tels qu’il défait facilement n’importe quel adversaire. Le seul homme avec qui il se trouve à égalité est en fait le célèbre d’Artagnan. Ce qui vaut à Antoine de Brayberolles d’être surnommé "le rival de d'Artagnan". Les deux hommes ne sont pas du même bord politique, car Antoine s’est placé au service de Richelieu, mais ils ne s’en estiment pas moins énormément.

Brayberolles passe son temps à déjouer des complots, aidé par les hasards les plus monstrueux: il suffit qu’il loge dans une auberge pour que les conjurés se réunissent dans la chambre d’à côté…

Le triomphe du cardinal est centré sur les intrigues de Dolorès von Meiden, agent de la duchesse de Chevreuse en France, chargée de faire assassiner Richelieu. Cette redoutable séductrice entreprend - sans aucun mal - de conquérir d'Artagnan et Brayberolles et de les dresser l'un contre l'autre. Antoine devient ainsi, plus que jamais, le rival de d'Artagnan.

Avec l'aide de Raphaël et de Brinquebaille, le roi des truands de Paris, qui lui est tout dévoué, Antoine déjoue le complot, sauve la vie du cardinal, délivre la fiancée de Raphaël enlevée par un affreux duc, aide Richelieu à triompher de ses ennemis lors de la journée des dupes, etc..

Dans ce plagiat de série d’un bien faible intérêt, d'Artagnan joue un rôle assez important. Mais le véritable héros, Antoine, n'est bien sûr, en fait de rival, rien d'autre qu'un démarquage direct du mousquetaire. L'histoire se poursuit avec Face aux trois mousquetaires.

Merci à Marie-Pierre Lussan pour m'avoir communiqué une copie du Rival de d'Artagnan.

 Voir l'arbre généalogique de d'Artagnan


Extrait de Le triomphe du Cardinal, deuxième partie Brayberolles contre d'Artagnan, chapitre 4

Antoine était frémissant de colère. Ainsi, Dolorès qui l’avait délaissé depuis Troyes avait fait de d’Artagnan son cavalier servant au point de le charger de défendre son honneur menacé. C’était là une faveur qu’il se promettait bien de faire payer cher au Gascon.

Ils sortirent de la ville et, à quelques centaines de mètres, jetèrent leur dévolu sur un pré. C’était là que leur jalousie réciproque allait essayer de se débarrasser d’un rival gênant.

Ils croisèrent le fer et engagèrent le combat aussitôt.

D’Artagnan demeurait très maître de lui, mais Antoine était exaspéré par trop de choses. Sa nervosité lui donnait une fougue qui, un instant, inquiéta son adversaire, mais le Chevalier était assez adroit pour résister aux plus impétueux assauts.

L’éclair des lames étincelait dans la nuit. Ce n’était que pointes et parades, un beau spectacle que personne ne contemplait.

Le vicomte enrageait de ne pouvoir découvrir aucune faiblesse chez son adversaire. Un moment, il voulut brusquer les choses et cela ne lui réussit pas. L’épée de d’Artagnan lui effleura le bras.

- Vous plaît-il de vous arrêter? demanda courtoisement le Chevalier.

- Nullement. Je veux me battre jusqu’à la mort.

- Comme il vous plaira.

Le combat recommença, rendu plus sévère par la volonté tendue des duellistes.

- L’amour nous fait faire de grandes sottises, pensa d’Artagnan. Ce jeune homme et moi nous portions la plus grande estime et parce qu’une femme est venue et qu’elle nous a souri à tous les deux, nous ne serons satisfaits que lorsque l’un de nous ira rougir l’herbe de son sang. Misère!

Mais ces réflexions avaient sans doute relâché l’attention du Chevalier, car il n’esquiva pas assez rapidement un coup que lui portait le vicomte. La pointé de l’épée entra légèrement dans la cuisse.

Bien qu’il n’eut pas la moindre envie d’en demeurer là, pour ne pas être en reste avec son rival, Antoine demanda à son tour:

- Vous plaît-il d’arrêter là?

- Vous avez dit jusqu’à la mort. Et j’entends vous prouver que je suis encore bien vivant.

Le cliquetis des armes retentit de plus belle.

Soudain, quelqu’un apparut au bord du pré et une voix cria:

- Arrêtez. Arrêtez, je le veux.

Dolorès avançait vers les deux hommes qui mirent bas l’épée en entendant sa voix.

- Malheureux! Que faites-vous? Est-ce à cause de moi?

La belle comédienne avait bien préparé son entrée en scène. Avertie du duel par le malin Déodat, elle arrivait échevelée et la gorge palpitante.

- Je ne veux pas que vous essayiez de vous tuer à cause de moi. Je ne veux pas.

Elle se laissa glisser sur une pierre et simula de lourds sanglots.

Antoine et d’Artagnan se précipitèrent pour la relever. Elle les regarda avec des yeux pleins de larmes.

- Promettez-moi que, plus jamais... jamais...

Sa mante glissa. Elle était à demi-nue. La blancheur de sa peau énivrait les deux hommes. Soudain, elle fit mine de s’apercevoir dans l’état dans lequel elle était.

- Quand j’ai su, dit-elle, quel était votre dessein, j’allais me mettre au lit et je n’ai pas seulement pris le temps de m’habiller...

Ses soupirants, d’un même geste, ramassèrent sa mante et l’en couvrirent, furieux que l’autre pût jouir d’une telle ivresse.

- Madame, dit Antoine, nous ne pouvons cependant subir plus longtemps une telle incertitude. Du Chevalier ou de moi, il faut que...

- Ah! Cruel, s’écria Dolorès, allez-vous me mettre dans l’obligation de choisir? Vous m’êtes chers tous les deux.

Ce fut d’Artagnan qui répondit:

- Oui, madame, il faut choisir. Nous ne vous laisserons pas plus longtemps jouer avec nos coeurs. Il faut que dès maintenant vous désigniez celui auquel vous voulez appartenir.

L'Espagnole comprit que l’heure était grave, le vicomte et le Chevalier n'admettraient pas qu’elle les bernât davantage. Elle les regarda intensément l’un et l’autre et dit enfin:

- J’appartiendrai à celui qui me servira.

- Et que faut-il faire pour vous servir?

- Tuer le Cardinal.

Profitant de la surprise des deux hommes, elle s’échappa.


 

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