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Milady

Olivier Merlin

298 pages
1985 - France
Roman

Intérêt: 0

 



Voilà un livre bien étrange. Il se présente comme un roman consacré à la véritable Milady, celle qui aurait indirectement inspiré Dumas pour Les trois mousquetaires: Lucy Hay, comtesse de Carlisle, dame d’honneur de la reine épouse du roi Charles Ier.

Le problème, c’est que l’histoire de cette femme, présentée comme une personne remarquable ayant eu une grand influence à la cour anglaise, est traitée sur un mode bien peu cohérent. Le livre se veut roman historique, mais ses composantes romanesques et historiques se mêlent très mal. Les longues descriptions des lieux ou des événements historiques qui abondent dans le livre ne comportent pas le moindre élément romanesque. Mais l’auteur plaque de temps en temps une scène sentimentale, comme s’il s’était souvenu qu’il était en train d’écrire un roman…

Par ailleurs, si le livre affiche la volonté d’évoquer la figure historique de lady Carlisle, on y voit malgré tout apparaître d’Artagnan – qui couche même avec la servante de Milady, même si ce n’est pas dans les mêmes circonstances que dans Les trois mousquetaires! - et, à plusieurs reprises, les ferrets de la reine. Si bien que le lecteur ne sait absolument plus où il en est et dans quelle mesure la Milady présentée ici est plus réelle que celle de Dumas…


Extrait du chapitre 10 La bague du roi

— Parlez-moi de vous maintenant, capitaine. De quelle région de France êtes-vous? Contez-moi vos origines.

— D'un pays lointain, au cœur de la vieille Gascogne, Milady. Sur un coteau du Fezensac, entre l'Armagnac noir et les Pyrénées bleues. Les Batz-Castelmore sont implantés là depuis les croisades. La petite gentilhom-mière de famille est passablement délabrée aujourd'hui mais elle porte toujours fièrement nos armes à sa poterne: écartelé aux 1 et 4 d'or à l'aigle éployée de sable; aux 2 et 3 d'azur au château à deux tours d'argent, maçonné de sable. Je fus baptisé Charles en la paroisse Saint-Germain de Meymés, né de Bertrand II de Batz et de Françoise de Montesquieu, elle-même fille du seigneur d'Artagnan en Bigorre. Deuxième enfant d'une lignée de ferrailleurs prêts à verser leur sang pour leur roi...

— Je reconnais là un authentique cadet de Gascogne. Et quand avez-vous débarqué en Angleterre, capitaine?

— Pour la première fois il y a quatre ans, Milady, comme gentilhomme du comte d'Harcourt. C'était au lendemain de la mort du cardinal de Richelieu, que vous avez connu, m'a-t-on dit...

— Le Grand Cardinal, quel homme impressionnant...

— ... Et redoutable! Je servais comme jeune lieute-nant aux gardes du roi à l'époque. Paris la nuit était un coupe-gorge et il valait mieux ne pas sortir du Louvre sans escorte. Le défunt Cardinal ne protégeait que ses propres mousquetaires.

— Et vous revîntes récemment?... Pardonnez cet interrogatoire, dû simplement à l'intérêt que je porte à mes amis français.

— Il y a deux mois, Milady, cette fois d'ordre du cardinal Mazarin afin d'accompagner, et au besoin de protéger, M. de Montreuil dans ses missions écossaises... L'assistance d'un obscur secrétaire doublé d'une bonne lame n'est jamais à négliger de par vos routes du Nord!

— Qui est ce M. de Montreuil? D'une érudition, d'une culture apparemment encyclopédiques, fort élégant dans sa mise et ses manières, mais on ne lit pas en lui comme sur la figure d'un brave comme vous...

D'Artagnan redressa non sans fatuité sa moustache en crocs. De fait, malgré sa mine basanée et la grande cicatrice blême qui entaillait sa joue, l'expression de ces yeux verts, franche comme l'or, ne pouvait tromper son monde — c'était bien là visage héroïque.


 

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