Les trois pages de Monsieur d’Artagnan
Emile Watin Lubin de Beauvais (illustrateur)
158 pages Libraire Félix Juven - 1905 - France Roman
Intérêt: *
Offert en livre de prix dans les écoles au début
du XXème siècle, ce joli volume abondamment illustré
raconte l'histoire de trois frères, Gaston, Pierre et
François d'Estirac, partis après la mort de leur
père rejoindre leur cousin éloigné, le célèbre
d'Artagnan.
L'histoire se passant en 1712, celui-ci a alors 72 ans et a atteint
le grade de maréchal. Ses trois jeunes cousins - ils ont
de 12 à 18 ans - veulent entrer à son service pour
faire carrière dans les armes.
D'Artagnan faisant alors campagne dans les Flandres, les trois
orphelins lui portent un message de la plus haute importance
en bravant mille dangers, puis mènent à bien une
périlleuse mission de reconnaissance dans la ville de
Denain occupée par l'ennemi.
A tel point que c'est leur courage et leur débrouillardise
qui permettent à l'armée française et à
d'Artagnan de reprendre la ville.
Récit agréablement écrit pour un jeune public,
mais sans aucune originalité.
Extrait du chapitre 6 Dans lequel se justifie enfin
le titre de notre récit
Mais à ce moment même déboucha sur le
chemin une petite troupe de cavaliers qu'il reconnut pour des
Français. A leur tête chevauchait un vigoureux vieillard
dont les cheveux, blancs comme la neige, s'échappaient
en longues boucles sous un tricorne galonné d'or fin.
Dans son visage profondément sillonné par l'âge
et les fatigues de la guerre, étincelaient deux yeux ardents,
d'une surprenante vivacité. Sous son nez, busqué
comme un bec d'aigle, deux longues moustaches, toutes blanches
elles aussi, se retroussaient fièrement vers le ciel.
Bref, la physionomie héroïque de ce personnage respirait,
à la fois, une indomptable énergie, une finesse
aiguë et une immense bonté.
Cet homme ainsi bâti (comme dit le bon La Fontaine), n'était
autre que M. le maréchal de Montesquiou l'ancien capitaine
des mousquetaires de Sa Majesté, le glorieux, l'illustre
et l'invincible d'Artagnan.
Mais quelle ne fut pas la surprise de Pierre en voyant, perché
sur l'arrière de la selle du maréchal, son cher
cadet, le petit François, qui lui faisait de grands signes
de la main.
A cet instant, Gaston rouvrit les yeux et se dressa sur son séant...
- Ma lettre? cria-t-il encore... ils ont pris ma lettre!
- Nenni, mon beau et vaillant cousin, ils ne l'ont pas prise,
rassurez-vous, clama la voix sonore de d'Artagnan; la preuve...
c'est que la voici!
Et, aux yeux émerveillés de Gaston et de Pierre
stupéfaits, le maréchal agitait un chiffon de
papier.
Derrière lui, s'agitant comme un beau diable, François
rayonnait d'allégresse et d'orgueil.
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