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Steven Brust: « Chaque fois qu'un de mes lecteurs est incité à découvrir Dumas, c'est une petite victoire »

 

En 2002, Steven Brust donnait à pastichesdumas une courte interview par mail consacrée à sa trilogie des Phoenix Guards inspirée de celle des Mousquetaires (The Phoenix Guards, Five hundred years after et The Viscount of Adrilankha).
(interview recueillie en octobre 2002)

Voir également la seconde interview, beaucoup plus détaillée, donnée en 2020: version française et version anglaise.

Pourquoi avoir écrit une série d'héroic-fantasy adaptée des Trois Mousquetaires?

Ce n'est pas très facile d'expliquer comment j'en suis arrivé à écrire The Phoenix guards. J'avais déjà créé un monde dans lequel les gens appartiennent à des "Maisons", avec des traits de personnalité spécifiques. Et des amis me demandaient souvent de leur expliquer en quoi cela consistait. Et un jour, j'ai commencé à dire: "Et bien, les Lyorn sont comme Athos dans Les Trois Mousquetaires. Et maintenant que j'y pense, les Dzur sont comme Porthos, les Yendi comme Aramis, et les Tiassa comme d'Artagnan".

Ayant dit cela, j'ai compris qu'il fallait que j'en fasse un livre. Pour les dialogues et la construction des phrases, j'ai délibérément ignoré la tendance actuelle à économiser les mots à tout prix. Bien au contraire, j'ai fait semblant d'être payé au mot, comme Dumas, et, comme lui, de m'en amuser.

Je me suis plus amusé en écrivant ce livre qu'avec quoi que ce soit d'autre. Franchement, je l'ai écrit pour mon plaisir à moi, je ne croyais pas qu'un livre avec une écriture aussi baroque se vendrait dans le monde d'aujourd'hui. Mais je l'ai envoyé à mon éditeur, Tor, et j'ai été stupéfait de découvrir que je me trompais. Et j'ai été encore plus étonné par la réaction des lecteurs, qui continuent à m'envoyer des lettres réclamant des suites!

Enfin, cela m'a valu l'honneur d'écrire la préface à la nouvelle édition des Trois Mousquetaires, chez Tor.

Que représente Alexandre Dumas pour vous?

Je ne me souviens plus quand je l'ai lu pour la première fois. C'était peut-être à l'âge de dix ou onze ans. Malheureusement, ce n'était pas avec une bonne traduction, et une mauvaise traduction peut faire beaucoup de dommages à son oeuvre. Plus tard, quand j'avais dix-huit ou dix-neuf ans, je suis tombé sur des traductions que possédait ma grand-mère, datant de 1888, et j'en suis tombé instantanément amoureux!

J'aurais du mal à dire quel est mon livre préféré de Dumas. Peut-être Vingt ans après? L'évasion du prince de Vincennes est peut-être un des plus grands moments de la littérature. Et puis, bien sûr, il y a Monte-Cristo qui, est, je crois, le sommet du fantasme de vengeance.

Mais ce que je place au dessus de tout - et c'est étrange de la part de quelqu'un comme moi qui ne peut lire dans la langue d'origine et qui dépend donc des traducteurs - c'est la façon dont Dumas utilise la langue. A chaque fois, je tombe sous la charme! J'ai toujours aimé les romans d'aventures et personne n'a jamais approché de Dumas dans ce domaine.

Dumas est-il toujours connu et apprécié aux Etats-Unis?

Oui, mais malheureusement surtout par l'intermédiaire de mauvais films. C'est lamentable.

Comment vos lecteurs habituels d'héroic-fantasy ont-ils réagi à la lecture de The Phoenix Guards?

Beaucoup m'ont dit que cela leur avait donné envie de lire Dumas. Cela m'a fait très plaisir, évidemment. Un certain nombre, bien sûr, ont eu des problèmes avec cette écriture baroque, mais d'autres se sont pris au jeu et j'ai même reçu des lettres de lecteurs écrites dans ce style!

Chaque fois que j'apprends que la lecture de mes livres a incité un lecteur à lire Dumas, j'ai le sentiment d'avoir remporté une petite victoire.

Propos recueillis par Patrick de Jacquelot

 

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