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The Parisian countess and the robber’s son

X...

83 pages
1849 - États-Unis
Roman

Intérêt: **

 

Présenté comme une traduction du français d'un texte d'Alexandre Dumas, ce roman rarissime, qui ne semble mentionné nulle part, pas même dans le catalogue de la Bibliothèque du Congrès américain, a été déposé aux Etats-Unis en 1849 par William Brothers. A une époque, autrement dit, où Dumas était en pleine activité.

Le récit commence le 15 avril 1692 dans le parc du château de Versailles où est célébré le mariage de Mademoiselle de Blois et du duc de Chartres. Un jeune paysan attend le passage du Roi pour lui remettre une supplique. En écoutant les conversations des courtisans, il est stupéfait par leur train de vie et leur frivolité. Il donne au Roi sa requête: la population de son village, menacée de mourir de faim, demande 10.000 livres pour remettre en marche l'usine qui les faisait vivre. Louis XIV remet la supplique à son Secrétaire d'Etat et le paysan voit ce dernier la déchirer en petits morceaux au milieu des rires des courtisans.

Richard, le jeune paysan, entre alors chez lui au milieu des bois sauvages et inaccessibles qui se situent près de la vallée de Chevreuse... Il raconte son malheur à son père, vieux paysan au caractère violent qui, pour une raison inconnue, nourrit une violente haine contre la monarchie et la noblesse. Son père le convainc que la seule solution est désormais de recourir à la violence. Et il lui révèle que lui-même, pendant des années, a rançonné les riches voyageurs passant dans les environs, et cela afin d'assurer la prospérité de son village. Il propose à Richard de faire mieux encore: dévaliser la jeune comtesse de Lussan, une favorite de la Cour, l'enlever et la forcer à épouser Richard. De cette façon, la fortune de la comtesse sera à sa disposition et mettra le village définitivement à l'abri du besoin.

L'attaque, violente, a lieu et Valentine de Lussan est emmenée dans le village inaccessible et mariée à Richard. Commence alors pour la jeune femme une captivité longue et pénible.

Mais au fil des mois, les relations entre Richard et Valentine évoluent. Le jeune homme est sous le charme de la jeune femme, aussi belle que sensible. Et cette dernière, profondément romantique et rêveuse, et pas réellement séduite par la vie de la Cour, est de plus en plus attirée par ce jeune homme si beau, si courageux, si dévoué à sa communauté - et si étonnamment raffiné pour un simple paysan. Mais en même temps, Richard est persuadé que Valentine ne saurait aimer son ravisseur, et cette dernière est trop consciente de la haine portée par Richard et son père à l'aristocratie pour nourrir des illusions sur les sentiments du jeune homme.

Finalement, après quelques péripéties, intervient la grande scène finale. Louis XIV arrive seul (!) dans le village, au moment où le père de Richard va mourir. Ce dernier raconte alors le drame qui a fait basculer sa vie: Richard n'est pas son fils! Vingt ans plus tôt, il a recueilli un jeune seigneur égaré qui, en guise de remerciement, a violé sa fiancée. Richard est donc le fils de ce seigneur qui n'est autre que... Louis XIV lui-même! Et c'est de ce jour que date la haine manifestée par le vieux paysan envers le Roi et sa Cour. Et son plan machiavélique consistant à transformer le propre fils du Roi en bandit s'attaquant aux seigneurs...

Cette révélation est suivie, bien sûr, d'une réconciliation générale. Le Roi, tout ému, pardonne l'enlèvement de la comtesse et reconnaît le mariage; Valentine et Richard pourront s'aimer, riches et heureux, à l'écart de la Cour.

Agréablement écrit, le livre se lit fort bien. Certaines scènes sont très bien menées, comme le rapt de Valentine ou la violence des discours du vieil homme. Les monstrueuses coïncidences de la fin du livre affaiblissent un peu l'intrigue, mais le roman n'est pas sans mérite, notamment dans les descriptions de la vie dans ce village misérable et dans l'évolution des points de vue réciproques des deux héros l'un sur l'autre.

Reste la question de l'identité de l'auteur. Rien ne permet de croire qu'Alexandre Dumas ait quoi que ce soit à voir avec ce livre, qui n'aurait laissé aucune trace en France. On peut en revanche noter que certains noms propres utilisés dans l'ouvrage apparaissent dans certains romans de Dumas.

L'hypothèse la plus probable est qu'un auteur inconnu, vraisemblablement américain, a écrit ce roman historique «dans le goût» de Dumas et l'a fait paraître aux Etats-Unis sous le nom de ce dernier pour des raisons commerciales. On retrouverait là le phénomène observé avec les nombreuses suites apocryphes du Comte de Monte-Cristo publiées aux Etats-Unis sous la signature de Dumas.

The Parisian Countess présenterait alors une vraie originalité: celle d'être un «faux Dumas» ne se rattachant à aucun des grands romans de l'écrivain, c'est à dire ne se présentant comme une suite ni des Mousquetaires, ni de Monte-Cristo.

Extrait du chapitre 1 The court and courtiers

The unobserved of all observers, the young peasant, who had been hidden from sight by the leaf-covered boughs, deemed that the moment for the fulfillment of his mission had arrived. He advanced with an air of respectful confidence, holding his beaver in one hand and his petition in the other. Several courtiers, surprised at the sudden appearance of the intruder, were about to drive him away; but Louis XIV, perceiving the villager, motioned his attendants to allow him to approach.

"You forget, gentlemen", said he, "that this is one of those days of festivity and rejoicing, when we are accessible to every one. That sacred custom never slips my memory, for I am of opinion that the pleasure of administering justice even to the meanest of our subjects, completes the happiness of a feast".

At the same time, Louis, whose appreciation of the beautiful was cultivated to the highest degree, and who always noticed it whenever he found it, appeared to admire the handsome face of the villager.

The latter placed his petition in the King's hand, and said in a voice whose tones were solemn and melodious:

"Sire, a whole parish, like a single dying man, addresses its humble prayer to you, and awaits to be recalled to life by a word from your Majesty's lips".

Then he bowed gracefully and retired. But instead of leaving the Park, he hid himself, his heart throbbing the while with anxiety for the fate of his petition; he hid himself, we say, behind the thick boughs which had already sheltered him, in such a manner as to be able to observe, unseen, all that might take place on the spot where he had just stood.

The King handed the petition to a Secretary of State, bidding him to peruse it and answer it suitably. Then he spoke of other matters; and soon after moved away, followed by his court.

The only ones who remained beside the basin of Apollo were the Secretary of State, a few nobles, and the Countess de Lussan, who stood between the Marquis de Saverny and her brother, the Baron de Vaubecourt.

Soon after, the public officer, in the midst of an animated conversation, observing that he still held the petition, opened it listlessly and, glancing immediately at the concluding lines, read in an audible whisper:

"- Ask your Majestv, with the most ardent entreaty, for the sum of ten thousand livres to re-establish the manufactory which gave food to the whole parish, whose inhabitants, since the suspension of work, have been in a frightful state of want and wretchedness-"

"Ah! this, then, is what that hind came hither to beg!" cried the nobles, who had overheard these words. "Ten thousand livres. Vrai Dieu ! it is worth while to sow gold on a dung-hill. A manufactory built of red bricks, with mud huts around it, must be a very interesting sight indeed!"

"Ten thousand livres!" said the Viscount de Mirecourt. "By my faith, such a sum would give a handsome shape to the purse worked with fine pearls, for which I expended my last pistols".

"Ten thousand livres!" cried De Vaubecourt. "Enough to pay for ten suppers, that would put all the guests under the table".

"Food! food!" exclaimed the Marquis de Saverny: "that's all that these clowns ask for. And when they have it, they know not how to live. None but gentlemen of rank and blood know how to enjoy life".

After making a few more equally sympathetic and charitable remarks, the courtiers gave their attention to other subjects. Meanwhile the Secretary of State had mechanically crushed the petition between his fingers. Seeing the little spaniel of Madam de Lussan who was capering around his mistress's furbelows, he pressed the paper into a round bunch with both hands, and threw it to Fanferluche . The dog barked joyously as he received the ball between his paws. The Countess smiled when the plaything was given to her pet, whose movements she had been closely watching. Fanferluche rolled the paper in every direction, and as he sprang upon it and around it, the sun shone resplendently on his silken fur and magnificent collar of rubies; at length, tired of his pastime, he made one last bound towards the ball, and, with teeth and paws tore it into a thousand pieces, which were bone away by the wind, and scattered on the smooth surface of the basin. After this exploit the dog returned to his mistress, who lovingly caressed her handsome favorite.

The peasant, hid behind the branches, had overheard every word, and noticed every movement. As motionless as the tree's trunk against which he was leaning, as pale as the lily which grew at his feet, he had neither allowed a cry of anger to escape from his lips, nor raise a finger to save the petition ere it was torn.

 

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