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D’Artagnan et la véritable chronique des Trois Mousquetaires
Cet ouvrage s’inscrit dans la longue série des livres qui ambitionnent de «rétablir la vérité historique malmenée par Dumas» - mais toujours sous forme romanesque et avec un respect de la réalité des faits qui n’est pas forcément plus marqué que dans l’œuvre du maître... Le véritable objectif, autrement dit, n’est rien d’autre que de sortir un livre exploitant le succès des Trois Mousquetaires et d’autant plus facile à écrire que la recherche historique se borne en général à une relecture des Mémoires de d’Artagnan de Courtilz de Sandras. Dans cette catégorie d’ouvrages, on peut citer entre autres le D’Artagnan de Michel Duino. Le livre de Prébois n’a pas grand chose pour retenir l’attention. La seule caractéristique qui mérite d’être notée est l’accent très prépondérant mis sur la vie sentimentale de d’Artagnan. Duels et batailles sont curieusement peu développés – les trois autres mousquetaires apparaissent bien peu, contrairement à ce que pourrait faire croire le titre. L’auteur s’attache en revanche à
évoquer les maîtresses réelles ou supposées
du mousquetaire et sa quête d’une épouse qui lui
permette de tenir sa place à la Cour. Au point d’attribuer
la mort de d’Artagnan à Maastricht à un véritable
suicide résultant de la mort de la femme qu’il aimait…
De quoi situer précisément les ambitions historiques
du roman. Bref, un livre sans aucun intérêt.
Extrait du chapitre 7
— La demoiselle se nomme Prudence Violet. C'est une honnête fille ou, du moins, elle en a la réputation. Elle vit avec sa mère, toutes deux travaillant de couture. — Ainsi donc tu la crois vertueuse? Mais c'est là une mauvaise note, vu les projets que j'ai sur elle! — Sans doute, monsieur. I1 ne faut pourtant pas oublier que vous avez allumé en elle une sacrée passion; je crois qu'il n'y a guère de vertus pour résister à un feu pareil! — Bon, fit d'Artagnan en se frottant les mains. Tu vas aller la chercher, sous prétexte qu'il y a du linge à repriser ici. Mais prends bien garde d'attendre que la mère soit sortie pour faire ta commission, sinon c'est peut-être la vieille qui viendrait. — N'ayez crainte, monsieur! D'ici ce soir, vous aurez votre Prudence. Barbotan revint une heure plus tard. I1 avait l'air satisfait. A peine fut-il dans la chambre de d'Artagnan qu'il posa un doigt sur ses lèvres pour inviter son maître au silence, puis il dit à voix basse: — Le gibier est piégé, mais cela ne fut pas sans peine. D'abord, la fille a refusé de venir. Elle voulait attendre sa mère pour l'emmener avec elle. Alors, rusé, je lui ai déclaré que la dame qui m'envoyait partait demain pour la campagne, que le temps pressait, et que, si elle ne voulait pas venir sur-le-champ, j'irais chercher une couturière plus complaisante. Cet argument a décidé la demoiselle; elle a pris sa coiffe et ses gants et maintenant elle est là dans la chambre voisine. — Je vais la voir, dit d'Artagnan. I1 ouvrit la porte de communication et trouva Prudence qui attendait, d'un air timide et emprunté, au fond de la pièce. A sa vue, la jeune fille poussa un cri effarouché et fit mine de s'enfuir. — N'ayez pas peur, dit d'Artagnan en prenant son air le plus débonnaire. Je ne vous veux aucun mal, tout au contraire. — Mais, monsieur... — Voyons, mon enfant, une aussi jolie fille que vous ne devrait pas languir dans la couture! C'est à la cour que vous devriez vivre, alors que tant de soi-disant grandes dames seraient bien mieux à leur place au fond d'une échoppe! — Mais, monsieur, je ne me plains pas de ma condition... J'étais venue pour repriser le linge d'une dame; sans doute s'agit-il... Elle interrompit sa phrase et rougit. Sa confusion acheva de charmer d'Artagnan. — De ma mère, de ma sœur, ou de mon épouse? Eh bien, non! I1 n'y a pas de dame ici. Quant à moi, je porterais de grand cœur des bas ravaudés par vos belles mains! Mais tout cela n'est que de la crème fouettée auprès du bonheur que j'attends de vous! D'Artagnan hésita un peu avant de brûler ses vaisseaux. Mais un soldat est toujours pressé. D'un jour à l'autre, il pouvait partir en campagne et alors, adieu Prudence! «Allons au fait», décida-t-il. — Mon enfant, je ne veux rien négliger pour votre avancement. J'ai donc décidé de vous mettre en chambre et de vous prendre pour maîtresse. Vous ne me refuserez pas cette faveur, ne serait-ce que par égard pour votre pauvre mère, qui s'use les yeux à tirer l'aiguille. |
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