Le nouveau Monte-Cristo
W. Reynolds
316 pages 1871 - Royaume-Uni Roman
Intérêt: *
Ce volume est apparemment le dernier de la série des Drames
de Londres, qui comprend, d'après le dos de
couverture:
Les Drames de Londres
La Taverne du Diable
Les Frères de la Résurrection
Les Mystères du Cabinet noir
Les Malheurs d'une jeune fille,
Le Secret du Ressuscité
Le Fils du Bourreau
Le nouveau Monte-Cristo
Il est difficile, avec
cette lecture parcellaire, d'appréhender l'ensemble de
l’œuvre, mais celle-ci semble être le mélodrame
classique: multitude de personnages, rebondissements
invraisemblables, coïncidences incessantes...
Les intrigues de ce volume portent notamment sur un
riche héritier que d'infâmes débauchés cherchent à
ruiner au jeu, la réapparition de cadavres oubliés, le
châtiment d'un affreux criminel...
En filigrane figure un personnage qui est sans doute le
"nouveau Monte-Cristo" du titre, même s'il n'est jamais
nommé ainsi: Richard Markham, prince de Montoni. Son
histoire n'est pas racontée dans ce volume, mais l'on
comprend qu'il a traversé de terribles épreuves, qu'il
est devenu prince, qu'il est fort riche. Sa bonté est
proverbiale et il déploie une énergie et un argent
considérables à aider les malheureux.
Guère convaincant en l'état, le livre tient plus d'un Mystères
de Paris de deuxième ordre que du Comte de
Monte-Cristo.
Extrait du chapitre 14 Dernier dîner chez
Egerton
La porte qui communiquait avec la salle à manger
s'ouvrit tout à coup, et l'individu qui apparut alors
s'élança sur Cholmondeley, lui fit lâcher Egerton et le
jeta à l'autre bout de l'appartement.
- Le prince de Montoni!... s'écria Harborough en se
précipitant vers la porte suivi de Chichester.
Mais le Prince s'élança au-devant d'eux, et le dos
appuyé à la porte il s'écria:
- Personne ne passera ! M. Egerton, prenez ces dés.
Dunstable courut vers la table sur laquelle étaient les
dés, mais Egerton les tenait déjà. En même temps Richard
ferma la porte et mit les clés dans sa poche.
Quand ce serait un roi, s'écria Cholmondeley, qui avait
entendu les mots prononcés par le baronnet, je le
punirai de sa conduite envers moi.
Et le Colonel s'avança d'un air menaçant vers le Prince.
- Prenez garde, monsieur, ne me touchez pas du doigt,
cria Richard, faites un pas de plus et je vous étends à
mes pieds.
Le Colonel murmura quelques mots et battit en retraite
vers la porte à deux battants qui communiquait à la
salle à manger ; mais là son chemin fut intercepté par
deux solides gaillards négligemment vêtus, et deux
domestiques de Richard, en grande livrée.
- Ne laissez passer personne, Whittingham, dit le
Prince, avant que nous n'ayons fini notre affaire.
- Non, monseigneur, répondit le vieux sommelier, qui
était un des hommes vêtus négligemment; et après avoir
donné les mêmes instructions aux deux domestiques en
livrée, Whittingham s'écria à haute voix:
- Faites bien attention, mes gaillards, que, sous aucun
prétexte, vous ne devez laisser échapper ces infâmes
gueux d'Harborough et d'Axminster.
- Que signifie cette conduite, demanda Dunstable au
Prince, et de quel droit nous retenez-vous ici
prisonniers?
- Oui, de quel droit? répéta Cholmondeley en s'avançant
de nouveau.
- Du droit qu'a tout honnête homme de démasquer des
coquins sans principes qui se sont ligués pour voler et
dépouiller un jeune homme sans expérience, répondit
Richard d'un air sévère. M. Egerton, donnez moi ces dés.
Egerton obéit sur-le-champ, et l'autre fort gaillard en
vilains habits s'avança dans la chambre.
A leur grande épouvante, Harborough et Chichester
reconnurent immédiatement Pocock qui ne fit pas
attention à eux, mais qui tira de sa poche une scie très
fine et il se mit à couper en deux parties un des dés
que lui passa Richard. Les quatre aventuriers devinrent
pâles comme la mort et échangèrent des regards d'effroi.
- Regardez, M. Egerton, dit le Prince en examinant le dé
scié en deux, vous voyez maintenant comment vos amis
pouvaient vous voler. Dieu merci, je ne suis pas au
courant de tous les affreux moyens des escrocs, mais un
enfant comprendrait pourquoi ce dé a été préparé ainsi.
- Pipé, Votre Altesse, c'est le terme technique, observa
Pocock. Ce geux-là, dit-il en montrant Chichester, me
montrait tout cela lorsque j'étais associé avec lui et
son ami le baronnet.
- J'espère que Votre Altesse ne rendra pas cette affaire
publique, dit Dunstable d'un ton très humble. Egerton,
vous ne voudriez pas me ruiner complètement?...
- Ne m'auriez-vous pas ruiné, moi? dit le jeune homme
avec amertume.
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