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Mlle d’Artagnan

Frantz Beauvallet
Léon Beauvallet

1284 pages
L. Boulanger éditeur - 1893 - France
Roman

Intérêt: 0

 

 

Avouons-le tout de suite: nous n’avons pas trouvé le temps de lire ce monumental roman, tâche d’autant plus décourageante qu’il y a de bonnes raisons de penser qu’il est très mauvais…

Il s’agit en effet de la version romanesque d’une histoire racontée par ailleurs dans une pièce de théâtre, portant le nom légèrement différent de Mademoiselle d’Artagnan, et signée du seul Frantz Beauvallet. Or, cette pièce est consternante…

Pour avoir une idée de l’intrigue – ou au moins d’une partie de celle-ci, la pièce, en dépit de sa complexité, simplifiant nécessairement l’histoire – on peut donc se reporter à la fiche de cette dernière. Rappelons simplement que le nom de d’Artagnan est utilisé de façon purement opportuniste, pour «faire vendre». Le mousquetaire n’apparaît que dans le prologue, à l’heure de sa mort, le temps de se proclamer le parrain d’un bébé fille abandonné que ses soldats viennent de trouver (voir extrait ci-dessous).

Signalons par ailleurs que le volume est fort beau et orné d’intéressantes gravures.

Extrait du prologue La mort du maréchal d’Artagnan

— Cette enfant sera l’enfant du régiment, reprit le capitaine; qui de vous la tiendra sur les fonts baptismaux ?

— Moi, mordious! dit une voix faible, presque éteinte.

Ce ne fut qu'un souffle...

Mais tous bondirent, reculèrent, puis, tremblant à la fois de joie et de terreur, se rapprochèrent, sans proférer une parole.

Le maréchal d'Artagnan avait rouvert les yeux...

Il s'était soulevé sur son brancard...

Et voilà qu'il les regardait tous avec son sourire narquois, comme aux temps joyeux de ses folles prouesses.

— Ressuscité! s'exclama le vieux Birmann.

Et avec admiration:

— Oh! ces Français! ajouta-t-il.

— D'Artagnan, disait le capitaine, debout et frissonnant malgré lui… Est-ce bien toi que j'entends? Est-ce bien toi que je vois, les yeux ouverts et me tendant ta main..., ta vaillante main?

— Oui, tu ne rêves pas, mon cher Montcorbel, répondit le maréchal, mais ne conçois pas de vaines espérances, je me sens bien faible, va!...

Désignant le nouveau-né:

— Montrez-moi cet enfant! ajouta-t-il après un soupir.

— Voici, maréchal! répondit le petit César en présentant la fille de la morte.

— Montcorbel, dit d'Artagnan au vieux soldat, soutiens-moi, je te prie, que je regarde un peu ma dernière amie!

Montcorbel obéit.

— Pauvre petit être! fit le maréchal, dont la voix devenait de plus en plus saccadée, tu ne te doutes guère que tu naquis au milieu des combats et que c'est un moribond, presque un mourant, qui sera ton parrain!

— Oh!... d'Artagnan!... supplia le capitaine Montcorbel.

— Mais la marraine, maréchal? demanda César.

Une accorte et fraîche vivandière, âgée de dix-huit ans à peine, serrée dans son corsage à dorures, et portant avec une coquetterie toute martiale le chapeau gris à grandes plumes et de fines bottes à éperons d'argent, s'avança, la main sur le pommeau, de l'épée courte qui pendait à son côté.

— Une marraine! répéta-t-elle, je puis en servir!

Et, en femme qui connaît sa discipline, elle ajouta:

— Si toutefois monsieur le maréchal d’Artagnan veut bien m’y autoriser!



 

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