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Belladonna
A novel of revenge

Karen Moline

566 pages
1998 - États-Unis
Roman

Intérêt: **

 

 

En 1935 à Londres, une adolescente américaine, Isabella, à peu près seule au monde, est kidnappée par le «Club». Un groupe très select de riches aristocrates britanniques dégénérés qui, de temps en temps, vendent aux enchères de telles jeunes filles innocentes pour en faire la victime de leurs jeux sadiques.

Isabella passe de longues années prisonnière, enchaînée, objet des sévices du «maître» qui l’a achetée et de ses amis. Des hommes qu’elle ne voit jamais que masqués et dont elle ignore tout. Transformée en pur objet, privée de sa personnalité, elle est à deux doigts de la folie.

Elle y échappe grâce à la naissance de sa fille. Puis, pendant la guerre, elle réussit à s’enfuir en compagnie de deux de ses gardiens, deux frères membres de la Résistance en Italie, devenus eunuques suite à un «interrogatoire» - les seuls «hommes» dont elle supporte la présence.

Le trio, qui dispose de fonds déposés par le «maître» dans une banque suisse, se cache dans une station thermale italienne. Là, la fascinante beauté de la jeune femme, l’aura de mystère et de drame qui l’entoure séduisent un armateur italien aussi riche que sage et âgé – un «abbé Faria» qui l’épouse sans jamais la toucher. Et qui la laisse rapidement veuve, richissime et déterminée à se venger.

Le problème d’Isabella, c’est qu’elle ne connaît ni le visage ni le nom de ses tortionnaires. Mais son mari lui a expliqué que si elle ne pouvait aller à eux, il fallait les faire venir à elle. Elle ouvre donc à New York un club aux règles extravagantes, le «Belladonna», le nouveau nom qu’elle utilise. L’admission n’est acquise pour personne (célébrité ou fortune ne suffisent pas), la maîtresse des lieux et son entourage sont toujours masqués. Les fêtes y sont somptueuses et la mystérieuse Belladonna, couverte de fabuleux bijoux, y règne en maîtresse absolue. Le snobisme faisant le reste, le club devient le plus couru de la planète. Et tous les soirs, Belladonna et ses amis scrutent l’assistance à la recherche d’un indice.

Après une très longue attente, une piste est enfin trouvée. A partir de là, les agents de Belladonna remontent les filières, espionnent, identifient peu à peu les membres du «Club». Belladonna, qui s’était fait la main en organisant la ruine méthodique de l’unique cousine qui ne s’était jamais inquiétée de sa disparition, se venge alors de ces hommes en les acculant au déshonneur et à la ruine.

Reste le «maître», le principal coupable et de loin, celui qui a avec raffinement et sadisme transformé l’innocente Isabella en esclave. Enfin identifié, il est capturé et enfermé dans un cachot sous la propriété de Belladonna. Mais celle-ci découvre alors que des liens maître-esclave forgés pendant des années dans la souffrance ne se brisent pas comme cela. Et que la vengeance peut être amère – plus encore que celle de Monte-Cristo.


Ce roman, on le voit, tire sa trame de celui de Dumas jusque dans de nombreux détails. Trop long et touffu, le livre souffre aussi de choix discutables comme la coïncidence totale qui fait que le seul homme par qui Belladonna se sent attirée, bien des années après son évasion, se trouve être le fils de son «maître».

Son atmosphère parfois glauque est souvent prenante. Y figure toute une galerie de personnages intéressants, dans l’entourage de Belladonna notamment. Et celle-ci est campée avec force dans son destin tragique de femme martyrisée. Une variation originale et forte, donc, sur le thème de Monte-Cristo.


Extrait de la 5ème partie The Feverish Wanderings Toward Home, chapitre 19 The Members of the Club

We let them sit and stew for a nice long while, just to deepen their anxiety. Then the first of them is gently hoisted up and carried rather unceremoniously into a small room down the hall, where we're waiting for him, the tape recorder running. We fix him to another chair, take the hood off, then his gag. He blinks, then shudders. Standing before him are several clones of himself, monks who are not smiling. Unlike the Pritch, who is standing in their midst.

"Who are you?" the man says, trying to bluff and bluster. "What do you want?"

"We know who you are, Duffield. Duffield" Pritch repeats. "Has a slightly different ring than Sir Horace Halliwell, doesn't it?"

"You won't get away with it," he says.

"Get away with what, dear Duffield? Or do you prefer Sir Horace? Which is the preference of your lovely wife, Lucinda? Your devoted children, Amanda and Christopher—do they call you Duffield or dear old dad? Your colleagues, I do believe, refer to you as QC. You, a Queen's Counsel, my word. A longtime member of the Club. My word, indeed. There once was a problem with a Duffield, wasn't there? In 1787. Was he related? Or were you the lucky inheritor of his name?"

Sir Horace says nothing. He is terrified into speechlessness.

"The punishment for unmasking is excommunication forever. A fate worse than death," Pritch goes on smoothly. He's listened to Jack's tape of Sir Patty so often he could recite it in his sleep. "Is it not?"

Sir Horace nods slowly.

"Yet we have taken this pleasurable task upon ourselves," Pritch continues, waving a hand at the henchmen behind him. "Therefore the rules no longer apply. The Club is finished. Finished forever. Such a shame, really, all those lovely secret assemblies ending in such an unceremonious manner. All those charming women. The thrill of the contact, the coded messages, the clandestine meetings. And the bidding. Ah, the bidding. Silenced forever. Undone by men masked as yourselves. Unknown. Unknowable."

He is standing so close to Sir Horace that he can see the pulse ticking madly in his prisoner's neck.

"Are you prepared to die?"

Silence.

"Are you?" He gives the signal, and two of his henchmen move suddenly closer to Sir Horace, who screams in unrelenting pain.

Too bad the walls of this house are so thick that the other members cannot hear his agony.

"We don't want you to die," Pritch says, calmly sipping from a mug of tea. "At least not yet. Not until you've been exposed, and told us what we want."

"Why me?" Sir Horace whispers when he stops moaning.

"It's always 'Why me?' with the likes of you, isn't it?"

The Pritch's voice is harsh with anger. "As if you're blameless. As if we've singled out you and all the others for no reason whatsoever. You fool. It's over. Do you understand? The Club is done with. But we’re not done with you. No, my dear sir, not with the likes of you. You won’t be able to escape us, the way the women you auctioned weren’t able to escape you. "


 

 

 

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