Fouyou au Théâtre Historique (La reine Margot) Représentation de la Reine Margot
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23 pages Editeur L. Vieillot - 1847 - France Humour - Pièce de thêatre
Intérêt: *
Ce bref «pot pourri en 14 tableaux» est une parodie de La reine Margot. Son personnage, Fouyou, se rend au Théâtre-Historique où se donne la représentation de la pièce de Dumas (dont la première eut lieu en 1847) :
«Allons, viv’ment, allongeons l’pas,
Faut que j’sois placé mieux qu’personne
Au théâtre d’monsieur Dumas.
J’n’ai plus qu’six heur’s de queue à faire»…
Une fois entré, il raconte l’histoire de La reine Margot au premier degré, mais sur un mode burlesque. L’ensemble est intégralement chanté en reprenant des airs connus (de l’époque).
La parodie est sans surprise et sans finesse (voir extrait ci-dessous). Seule tranche la dernière tirade «Conclusion et moralité» qui dénonce l’«immoralité» de la pièce:
Air: L'hymen est un lien charmant
Inhospitalité, prison,
Vol, régicide, maléfice,
Adultère, bourreau, poison,
Sang, espionnage, supplice,
Règne affreux du crime et du vice.
Dans cette longue iniquité
Je cherche, pour l’humaine espèce,
Le bon exemple qu'elle laisse:
J’en dirai la moralité
Quand on en mettra dans la pièce. (bis)
Un exemple typique, donc, de ces petites œuvres qui cherchaient à exploiter très vite le succès des grandes pièces de Dumas.
Merci à François Rahier de m'avoir signalé ce texte.
Extrait: IXème tableau Chez Catherine de Médicis
Air de Marianne
La rein’ mèr’ fait sécher d’vant l’âtre
Le livr’ qu’elle a pris chez René,
Un quart d’heure avant c’te marâtre
En s'cret l’avait empoisonné.
«T'a beaucoup d' zèle,
«Mon fils» dit-elle
A d'Alençon qui la r'garde et n’dit mot.
«Dans le silence
«Ai l’obligeance
«De r'mettr' ce livre à ton cousin Henriot.»
Charles neuf qui d’puis longtemps guette
Un exemplair’ de ce bouquin
L'empoigne et n’voit pas, cré coquin,
Qu' pour lui c’est un' boulette.
Air: Mon pauvre chien ne me quitte jamais.
Charles, vingt fois pour feuilleter ce livre,
Se mouill’ le pouce ainsi qu' font les gamins.
Par ce moyen il s'ôt' celui de vivre,
Va pour sortir, le livr' lui tomb' des mains.
Son chien voit l’coup, prend l'bouquin et, sans laisse,
Suit Charles neuf à six pouc's des mollets.
Car vous saurez que tout l'temps de la pièce
Son pauvre chien ne le quitte jamais. |