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D’Artagnan of Kansas

Eugene P. Lyle Jr.

77 pages
Everybody’s Magazine - 1912 - États-Unis
Roman

Intérêt: *

 

 

Ce très curieux récit a été publié dans la revue Everybody’s Magazine en six parties échelonnées entre 1912 et 1915: numéros de septembre 1912, mai 1913, avril 1914, décembre 1914, janvier 1915, février 1915.

Postulat de départ: d’Artagnan et les trois autres mousquetaires se réincarnent au XXème siècle. Ils n’ont aucun souvenir de leurs vies précédentes mais leurs personnalités sont identiques et ils se rencontrent pour partager une aventure commune (sans savoir, donc, que cela leur est déjà arrivé dans le passé).

L’Athos de ce début de XXème siècle est un aristocrate irlandais qui, ayant combattu pour leur indépendance, a été choisi par les Albanais pour devenir leur roi. Il a une sœur Patricia qui fait tourner bien des têtes. Celle d’Aramis, déjà: cousin du nouveau roi, ce seigneur espagnol Renaldo, duc de Valdepena, rêve d’épouser la belle. Celle de Porthos, ensuite: celui-ci s’est réincarné dans la personne du capitaine des gardes du roi d’Albanie. Celle, enfin, de d’Artagnan.

Le quatrième mousquetaire est revenu au monde sous le nom de Ned Thacker, au sein d’une famille très ordinaire du Kansas. Son goût de l’aventure et son ambition l’amènent à se rendre en Europe en tant que représentant d’une marque américaine de boutons pression (!). Pas suite de diverses circonstances, il rend d’importants services, à Paris, au nouveau roi et à sa sœur. Amoureux fou de cette dernière, il les suit en Albanie où Athos va prendre possession de sa couronne.

Cela ne va pas de soi. Le pays est encore très agité et l’Autriche veut s’en emparer. L’ambassadeur d’Autriche kidnappe Patricia pour forcer le roi son frère à abdiquer. Ned joue un rôle central dans la défaite de ce projet et conquiert, bien sûr, la jeune femme.

 

Ecrit sur un ton très ironique, ce petit roman est d’une lecture plaisante. L’auteur joue abondamment sur le contraste entre la personnalité de d’Artagnan et ses exploits historiques connus du lecteur, et la modeste position sociale de sa réincarnation. Ce qui, transposé, donne un jeune Yankee ambitieux qui ne se laisse pas démonter par les traditions, les conventions et les fastes de la vieille Europe.

Les quatre mousquetaires réincarnés s’inspirent directement de leurs modèles, mais pas le récit. A une exception près: la poursuite lancée par les quatre hommes pour récupérer Patricia, où ils sont l’un après l’autre arrêtés par divers pièges, comme dans l’affaire des ferrets des Trois mousquetaires. On peut regretter que l’auteur n’ait pas davantage joué ainsi avec son modèle.

Le film A modern musketeer avec Douglas Fairbanks, réalisé en 1917, s’inspire (de très loin) du récit de Lyle.

Merci à Tom Onorato de m'avoir signalé et fourni ce texte

 

Extrait du chapitre 1

A faultless bit of white-gloved Frenchman was just emerging on the dazzling, ballroom-like foyer. He was distinguished and official. The red ribbon of the Legion was in his lapel, and superb, alabaster-shouldered women made him marked curtsies in passing. Why add more? He was a minister. He was Monsieur le Ministre des Beaux-Arts.

Ned stood before him, with lips parted to speak. He waited until one of the dignified though obsequious gentlemen with monsieur had finished a remark, then in his direct, cockleburr French he said:

“Excuse me, Monsieur Coligny, but about that button: Have you seen your colleagues yet?"

He of the Beautiful Arts was both suave and excitable. This seems contradictory. But he had an urbane poise and a deprecating smile; and belying both there was his mustache of iron-gray bristles, each upturned and turbulent. He and the dignified gentlemen looked, a little startled, at the young American, the minister pressing his bristles under a white-gloved finger.

“Button? Button, monsieur?" murmured the official arbiter of elegance with lifted, non-comprehending brows. The others sympathized. It was difficult to get down to so humble a coin as a button. And the American, tasteless like his race, was only a button merchant. Ciel!

Ned was subtly given that utterly lost feeling of having made a bad break, and the frank, eager expression on his face changed to a deepening flush.

Worse, a girl with very black, laughing eyes, and very black hair, and very white teeth behind merry red lips — a girl with a dimple — a glorious, lithe, winsome, fun-loving lass who might have been either Spanish or Irish — or should have been, rather than French — was passing by with a tall, calm man. The tall, calm man nodded with considerable brevity to the ministerial group, though the minister’s suave smile came forth a little hungrily as he caught sight of the girl, and then Ned was aware that the girl and her escort had paused within hearing. He had had only a glimpse of her, and after that the sense of her behind him, of those dancing eyes surveying the back of his neck, made him as nervous as if she were playing with six-shooters.

Still murmuring “Button?" — though hazily — the minister forgot Ned for the girl, and was turning to her, when d’Artagnan's impetuosity quite drove diplomacy and salesmanship from Mr. Thacker’s sandy-brown pate. Being brushed aside with a girl like that looking on, was not to his notion.

"Yes, sir, a button, sir. Wait." His hand clasped the minister’s lapel, a bent forefinger beneath, the hall of the thumb on top. “Let it remind you, Monsieur Coligny, to see those dear colleagues". With this he brought away his hand, and there, clamping the ribbon of the Legion of Honor to the coat, was a bright, brass suspender button, sewless and detachless.

 

 


 

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