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Les amours d’Aramis

Adrien Guignery

128 pages
Albert Méricant Editeur - 1900 - France
Roman

Intérêt: 0

 

 

 

Note: la date de 1900 est approximative, le volume ne portant aucune indication de date.

Cette notice a été initialement rédigée à partir de la traduction en espagnol de ce livre, publiée sous le titre Los amores de Aramis par Editorial Mundo Latino (sans date), avant d'être complétée avec la version originale française. Cette dernière a été publiée sous le titre Les amours d’Aramis par Albert Méricant Editeur, comme plusieurs autres volumes de Guignery dont son D’Artagnan.

Les amours d’Aramis prend la suite directe de ce D’Artagnan, sur le plan historique en tout cas. Le premier volume s’achève en effet avec la mort de Cinq-Mars et de Thou, le second s’ouvre à la période de la mort de Richelieu, intervenue juste après. Les passages purement historiques sont moins nombreux que dans D’Artagnan mais sont toujours présents. Guignery évoque ainsi Louis XIII après la disparition de son Premier ministre, les manœuvres de Mazarin pour asseoir son pouvoir, etc.

L’essentiel de ce petit livre est malgré tout romanesque, centré, comme son titre l’indique, sur les amours d’Aramis. Des amours multiples et plutôt chaotiques. Au début du livre, le mousquetaire tombe amoureux d’une belle et richissime veuve, Marie de Frémines. Il est accueilli favorablement, un mariage est envisagé mais leurs relations tournent court et débouchent sur une rupture. En parallèle, d’Artagnan va en Angleterre se battre pour défendre la cause du roi Charles 1er. De retour en France, il fait la connaissance d’une dame de compagnie de la reine d’Angleterre qui vit en exil à Paris, dame de compagnie qui répond au seul nom de « Milady ». Il blesse le frère de celle-ci en duel.

Pour se consoler de sa déception amoureuse, Aramis courtise Madeleine, une couturière, qui l’attire dans un guet-apens. Dans une auberge, Athos entend une conversation de soldats qui parlent des rencontres clandestines entre Aramis et Diane de Francmouts, maîtresse du prince de Conti. Athos, Porthos, Aramis (qui sont frères comme dans D’Artagnan au nom de la « vérité historique » chère à Guignery…) et d’Artagnan tuent les gardes pour que le secret d’Aramis ne s’ébruite pas.

D’Artagnan est fasciné par Milady. Il sauve son frère d’un traquenard mais la femme lui en veut car la mort de son frère lui aurait assuré un gros héritage (exactement comme dans Les trois mousquetaires, entre d’Artagnan, Milady et lord de Winter). Écœuré, d’Artagnan se détourne de Milady (voir extrait ci-dessous). Après avoir séduit la confidente de Diane, Aramis décide de venger d’Artagnan de la haine de Milady.

Pour ce faire, il commence par séduire la servante de cette dernière. Cela lui permet d’apprendre que la belle Anglaise est amoureuse du marquis de Vardes. Quand Milady écrit à Vardes pour lui donner un rendez-vous nocturne, Aramis détourne la lettre et prend la place du marquis dans le lit de Milady qui pense avoir à faire à ce dernier. Tout cela dure un petit moment, jusqu’à ce que Vardes (le vrai) couche à son tour avec Milady, sans que cette dernière ne se rende compte qu’il ne s’agit pas du même homme… Milady tombe ensuite amoureuse folle d’Aramis, sous sa vraie identité. Ils vivent tous les deux une passion torride jusqu’à ce que l’Anglaise se lasse. Elle finit par épouser Vardes qui présente l’avantage sur Aramis d’être fort riche.

 

Comparé à D’Artagnan, Les amours d’Aramis présente l’avantage d’être un peu moins incohérent et de présenter une structure romanesque légèrement plus solide. Le récit n’en est pas moins quelque peu décousu. Les aventures galantes d’Aramis s’enchaînent à toute allure, sans le moindre approfondissement. De plus, Guignery réutilise sans vergogne des pans entiers des intrigues de Dumas sans rien y changer. Avec des résultats assez surréalistes : Aramis tombe amoureux d’une Milady qui n’est très clairement pas celle de Dumas, mais avec qui il se comporte exactement comme d’Artagnan dans Les trois mousquetaires. Quant au comte de Wardes des Trois mousquetaires, il devient ici le marquis de Vardes. De quoi démontrer amplement le manque total d’imagination de l’auteur.

 Voir l'arbre généalogique d'Aramis

 

Extrait du chapitre VIII Cœur brisé – Estocades – Milady
(version espagnole ci-dessous)

Les Gascons emmenèrent l’Anglais qui leur prodigua mille paroles d’affectueuse reconnaissance.

Quant à d’Artagnan, le cœur débordant d'allégresse, il se laissait bercer par le doux espoir d'être moins cruellement traité par la belle anglaise.

Le lendemain de cette aventure, il se présenta chez Milady, porté entre l'espérance et la crainte.

La dame l'accueillit plus que froidement.

Le gentilhomme balbutia de vagues excuses sur l'audace dont il faisait preuve, en osant importuner de ses déclarations une dame d'une naissance aussi haute que la sienne...

L'Anglaise interrompit ce discours :

— Comment prétendez-vous, Monsieur, que je vous traite à l'avenir, puisque non content de m'inspirer déjà de la haine, vous venez de vous rendre coupable d'une nouvelle et impardonnable offense à mon égard ?

— Quelle énigme, Madame... De quelle offense me suis-je, à mon insu, rendu coupable?

Elle regarda le Gascon, leva les épaules et répondit :

— En sauvant la vie à mon frère, vous me privez des cent mille livres de rente dont j'aurais hérité.

— Permettez-moi, Madame, de me souvenir de votre fureur lorsque, en duel, je blessai votre frère...

— J'étais furieuse qu'il n'eût été que blessé... Comprenez-vous, maintenant ?...

— Parfaitement !... Vous êtes le plus joli monstre que la terre eût jamais portée… Le mépris éteint l’amour dont mon cœur brûlait pour vous… Adieu !...

D’Artagnan, sinon guéri, mais fortement résolu à l’être, quitta la belle Anglaise.

Celle-ci, mortifiée de voir l’honneur empêcher ce gentilhomme de mettre son épée au service de sa cupidité en tuant ce frère si riche, jura d’arriver malgré tout à ses fins.


Extrait du chapitre 8 Corazón destrozado – Estocadas – Milady

Las gascones acompañaron al inglés. Éste les prodigó mil palabras de afectuoso agradecimiento.

Artagnan, cuyo corazón desbordaba de alegría, se anegó en la dulce esperanza de verse menos cruelmente tratado por la hermosa inglesa.

Al día siguiente de esta aventura, se presentó en casa de Milady, indeciso entre la esperanza y el temor.

La dama le recibió con gran frialdad.

El mosquetero balbuceó vagas excusas por su osadía en importunar con sus declaraciones amorosas a una dama de cuna más ilustre que la suya.

La inglesa interrumpió su discurso:

—¿Cómo pretende usted, caballero, que le dé esperanzas, cuando inspirándome ya aborrecimiento, acaba de hacerse culpable de una nueva e imperdonable ofensa?

—¿Qué enigma es este, señora? ¿De qué ofensa, sin yo saberlo, me he hecho culpable?

Miró al gascón, levantó los hombros y respondió:

— Salvando a mi hermano... Me habéis privado de heredar cien mil libras de renta.

— Permitid, señora, que recuerde su rabia cuando herí a su hermano en duelo.

— Estaba furiosa porque sólo fue herido. ¿Lo comprende usted ahora?

—¡Sí, lo comprendo! Es usted el monstruo más hermoso que pisa la tierra. El desprecio apoya el amor que arde en mi corazón por usted... ¡Adiós!

Artagnan, si no curado de esta pasión, estaba resuelto a estarlo. Se despidió de la cruel inglesa.

Ésta, mortificada al ver que el honor impedía al mosquetero poner la espada al servicio de su avaricia, para matar a su hermano rico, juró que, a pesar de todo, lograría su objeto.

 

 


 

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