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El Dorado
A tale of vengeance and avarice

Matthew L. Martin

584 pages
Autoédition - 2019 - États-Unis
Roman

Intérêt: *

 

 

Et si la conspiration contre Edmond Dantès qui entraîne son arrestation et son incarcération au château d’If ne s’était pas passée comme on le croyait ? Et si quelqu’un d’autre que Danglars, Fernand Mondego et Villefort avait tout organisé ? Et si ce « super traître » n’était autre que… Mercédès ?

C’est sur ce thème original et potentiellement très intéressant qu’est basé El Dorado. « Potentiellement » intéressant seulement : bâclé et souvent absurde, le roman échoue totalement à exploiter cette bonne idée – qui n’apparaît d’ailleurs que dans les dernières pages, même si on pressentait cette révélation depuis un moment.

El Dorado est à la base une transposition du Comte de Monte-Cristo aux Etats-Unis pendant la guerre civile. Le héros est Edward Danvers, fils de bonne famille, propriétaire d’une plantation et des esclaves qui vont avec dans la ville d’El Dorado dans l’Arkansas sudiste. Déjà gâté par la vie, il est sur le point de devenir richissime grâce à la découverte de pétrole dans ses terres. Et il s’apprête à épouser Mary, son amour de toujours.

Tout s’écroule quand il est accusé d’être un espion à la solde des Nordistes, arrêté et jeté en prison. Ses trois meilleurs amis jouent un rôle central dans cette fausse accusation et le procès qui s’ensuit : son ami d’enfance propriétaire des terres adjacentes aux siennes, le chef de la police de la ville et le juge.

En prison, il rencontre un vieil homme qui lui fait comprendre le rôle joué vraiment par ses « amis » dans son arrestation (voir extrait ci-dessous), lui confie la carte d’un trésor colossal et meurt. Edward s’échappe, est récupéré par des pirates, retrouve avec le capitaine du bateau le bout qui manquait à la carte, file en Colombie, retrouve en deux ou trois jours la cité oubliée d’une civilisation disparue, ramasse plein d’or, etc.

Quelques années plus tard, il retourne incognito à El Dorado. Ses trois « amis » plus un inconnu se sont partagé le champ pétrolifère. Se faisant passer pour un richissime étranger désireux d’investir dans la ville, il dîne avec les trois hommes qui ne le reconnaissent pas (alors que les domestiques noirs qui les servent, qui sont ses anciens esclaves, le reconnaissent instantanément). Il achète la banque de la ville pour ruiner ses ennemis mais s’emmêle complètement dans sa vengeance. Il découvre tout à la fin que c’est la douce Mary qui avait tout organisé et qui est le quatrième associé de l’exploitation pétrolière. Elle s’était lassée de ce fiancé trop gâté et prétentieux et avait monté le complot pour s’en débarrasser.

Le déroulé de l’intrigue est consternant. Edward rencontre Abe Farrow (son « abbé Dantès ») une seule fois : en une heure ou deux, ce dernier lui fait comprendre le complot dont il a été victime, lui donne sa carte au trésor et meurt ! Quand Edward montre la carte incomplète au capitaine pirate qui l’a recueilli, il faut cinq minutes à celui-ci pour trouver un livre indiquant où trouver le morceau manquant !! Le lieu en question est un îlot au cœur du Triangle des Bermudes !!! Ilot qui se révèle être ensorcelé !!!! Etc, etc.

La « vengeance » d’Edward est pathétique. Il n’a rien préparé, se fait voler la moitié de sa fortune parce qu’il a laissé une malle pleine d’or sans surveillance (sic), se montre complètement impulsif…

Dans une note au début du volume, l’auteur rend hommage à Alexandre Dumas comme source d’inspiration, en s’étonnant que Le comte de Monte-Cristo « n’ait pas inspiré davantage d’œuvres » (il ne connaît visiblement pas pastichesdumas.com !). Le malheur, c’est que lui même ne s’en est inspiré que de façon totalement superficielle. Si la première partie (le complot, l’emprisonnement, l’évasion) et la dernière (la vengeance) sont bien modelées sur Monte-Cristo, la partie centrale (la quête du morceau manquant de la carte et la découverte du trésor) évoque plutôt un mélange d’histoire de pirates et d’Indiana Jones. Martin ignore totalement une dimension essentielle de Monte-Cristo : la transformation d’Edmond Dantès en un quasi surhomme doté de multiples pouvoirs. Un oubli d’ailleurs assez typique des plagiats bâclés du roman de Dumas.

Un gâchis, donc, d’autant plus regrettable que l’idée d’une culpabilité de « Mercédès », vraiment originale, était riche de potentiel.

Merci à Mihai-Bogdan Ciuca de m’avoir signalé ce livre.

Extrait de l’Acte I The unmaking, chapitre 6 Abe Farrow

"As far as I know, only myself and Mary knew about (the oil), and once I was arrested, I worried more with surviving each day than fretting over lost riches."

"I can relate to that..." he whispered, more to himself than to me.

I shook my head, snapping myself out of my daydream. "So yes there is... there are things I had been keeping secret, though I suppose there's no sense in keeping them any longer."

"By all means." he said, inviting me to continue. "So, you found oil on your property, all the way in Arkansas? That’s a long way from Pennsylvania."

"Yes. I would have been, well, I could have been the richest man in the South, whether we won or lost the war."

"And then this Mary you told of your find framed you and stole it from you." Abe said pointedly.

"What? No. She would never."

"Never? To be the richest woman in the South? She would never?"

"She was to be my wife. The wealth would have been hers too." He had no instant-response to that, only quiet meditation. I took his silence for polite disbelief, which only offended me more. "You do not know my Mary. She is loyal. Above all other qualities, she is loyal. The same can't be said for the rest of my friends, but for Mary it is assured. She would—"

"What friends?"

"The real traitors in my tale. The men who called themselves companions of mine, who whole-heartedly embraced the slanderous and scandalous lies found in the forged Lincoln letter."

"Who are they?"

"They don't matter."

"Humor an old man."

I sighed, feeling my stomach twist as I recollected the faces of my former closest friends. "Henry Roundtree, a simple farmer. Rog—"

"Where is Henry's farm relative to yours?"

"Our farms are adjacent. We've grown up together, walked through and frolicked as children, across every inch of his land and my own."

"I see. Carry on." he said neutrally.

"Robert Jefferies, my friend from the day he opened a law practice in El Dorado—"

"What?" he sat upright suddenly, eyes widened. "Where did you say?"

"I come from El Dorado, near the border between Louisiana and my native Arkansas."

"Oh. Yes, of course. Carry on." he waved for me to continue, though his flummoxed expression did not abate so quickly. "Your friend Robert is a lawyer, you say."

"Yes, well he kept a law shop for a decade before becoming Judge."

"Ahh." he smiled. "Yes it's becoming clearer."

"What is?"

"I assume you have a third friend at least, someone capable of arresting you?"

"I was arrested, apparently after a night of heavy drinking; my memory is blurry regarding that detail. Nevertheless, you're thinking of Andrew Benson, El Dorado's Police chief. All three were there. None came to my defense. None chose to believe the friend they'd known for decades. Had it been them, I never—"

"Are you serious right now?"

"What?"

"I mean, I've only just met you so maybe I haven't figured you out yet, but are you really not seeing this?" I gave no response, which nonplussed him further. "I don't see how it's possible for you be this blind." he pointed to his left eye, which was a little cloudier than his right. "I can see better than you with only one working one of these."

"Perhaps, instead of insulting me you could tell me what it is you think you know."

"They did it, obviously."

"They did it." I repeated. "My friends, such as they are; you would pin this on them?"

"In a heartbeat."

"Just a moment ago you were accusing my Mary, now it's my closest—"

"Not closest," he said, holding up a finger to correct me. "You said it yourself, they were disloyal."

"Yes, disloyal after the fact. There's no proof they arranged everything against me in the first place."

"No, there's not." Abe conceded. "There's only a reasonable deduction. Henry very likely discovered the oil find and promised to split it amongst the other two in exchange for getting you out of the picture."


 

 

 

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