The three musketeers - Le panteau! A pantomime
Richard Lloyd
96 pages Editions Samuel French - 2001 - Royaume-Uni Humour - Pièce de thêatre
Intérêt: *
Cette pièce de théâtre s’inscrit dans la tradition
britannique des pantomimes, qui ne sont pas des pièces
muettes, comme on l’entend généralement en France. Il
s’agit plutôt de grosses farces, destinées en priorité à
un public enfantin (mais pas seulement), appelé à de
multiples reprises à réagir à ce qu’il se passe sur scène.
The three musketeers - Le panteau! est donc une
parodie tout à fait délirante des Trois mousquetaires.
La pièce est écrite spécifiquement pour les troupes de
théâtre amateur. Elle a été jouée pour la première fois le
9 décembre 2000 à Coulsdon.
L’auteur
s’explique sur sa démarche dans une préface qui évoque
assez bien la problématique des adaptations d’œuvres aussi
célèbres que le roman de Dumas. Soulignant que l’histoire
des trois mousquetaires « imprègne la conscience
collective », Richard Lloyd affirme que sa
pièce « n’est pas basée sur le roman originel mais
sur l’histoire et les personnages qui se sont imposés
par l’intermédiaire d’innombrables films et adaptations
télévisées, de livres pour enfants et ainsi de suite. De
ce fait, notre pastiche ne ressemble que de loin au long
roman de M. Dumas ».
The three musketeers - Le panteau! s’appuie tout de
même de près sur le début du roman et l’épisode des
ferrets de la reine. On en retrouve les personnages
principaux aux noms souvent transformés par des jeux de
mots. Richelieu devient Richeleeugh, Rochefort se
transforme en Chevalier du Lobster Roquefort, Milady de
Winter en Malady De Splinter, Tréville en Trivialle, etc.
A cela s’ajoutent plusieurs nouveaux venus: une tante de
d’Artagnan très encombrante, Dame Désirée, des hommes de
mains débiles du cardinal, Zoot A Lor et Zach Rebleur, et
d’autres.
La parodie est constante. Par exemple, si d’Artagnan se
retrouve à son arrivée à Paris à provoquer
involontairement les trois mousquetaires, les
circonstances ne sont pas les mêmes que chez Dumas: il
interrompt Athos en pleine beuverie, Porthos en pleine
bâfrerie et Aramis en pleine opération de séduction d’une
fille d’auberge. L’humour ne fait généralement pas dans la
dentelle et joue souvent sur le caractère français des
personnages et des situations, du point de vue
britannique. Dans la célèbre bataille du début entre les
mousquetaires et les gardes du cardinal, les épées sont
remplacées par des baguettes de pain (sic!). Bonacieux
exerce le métier de fournisseur d’escargots pour la Cour
royale, le mari de Constance ayant comme ambition d’élever
un escargot géant pour impressionner le roi. Si bien que
la mise en scène prévoit la fabrication d’un monstrueux
escargot suffisamment grand pour abriter un acteur qui le
fait bouger sur des roulettes. Dans l’affaire des ferrets
de la reine, les joyaux de la souveraine sont remplacés
par une invention assez délirante: la « True
Quiche de Lorraine », une « relique
gastronomique sacrée » transmise de souverain
en souverain depuis Charlemagne.
Les plaisanteries anti-françaises sont parfois plutôt au
premier degré. Un agent de Richelieu qui se rebelle
affirme qu’il en a assez d’être « perfide, égoïste
et traître » au nom du cardinal. En tant que
Français, il revendique le droit d’être « perfide,
égoïste et traître » en son nom propre…
Globalement, il faut bien le dire, l’humour de la pièce
est plutôt lourd. Les gags reposant sur les anachronismes
(du genre, « je vais me servir d’allumettes - ah
non, elles ne sont pas encore inventées » ou
bien « je n’ai pas pu visiter la tour Eiffel, elle
n’est pas encore construite ») reviennent à
répétition. Il y a malgré tout de bons moment, comme
lorsque les quatre mousquetaires se cherchent une devise
(voir extrait ci-dessous). Et comme toujours dans ce genre
de pièce, l’effet final ne peut s’apprécier que sur scène,
au vu de la qualité et du rythme de la réalisation.
Dans le registre des parodies théâtrales britanniques
récentes des Mousquetaires, on peut préférer Goldilocks and
the Three Musketeers ou surtout l’excellent The three
musketeers, A comedy adventure.
Extrait de l’acte I, scène 8
Athos
This calls for a celebration! Landlord! Bring wine!
Porthos
What a team! Together, we four are unstoppable!
Athos
A legend in the making!
Aramis
What we need now is a motto.
Athos
Something catchy.
Porthos
I know—how about: (he strikes a pose) "All For
One"!
Pause. The others look at him
Aramis
Is that it?
Porthos
What's wrong with that?
Aramis
It's a bit concise, isn't it? Shouldn't it be: "All For
One, And—Something Something Something"?
D'Artagnan
It ought to be: "All For One, And One For Something".
Athos
D'Artagnan's right. How about: "All For One, And One For
The Road"!
Aramis
Trust you...
Porthos
"All For One, And One Flew Over The Cuckoo's Nest"?
All (derisively)
No.
Athos
"All For One, And One, Two, Three O'clock, Four O'clock,
Rock"?
Porthos
Not catchy enough.
Aramis
"All For One, And Once More Unto The Breach Dear Friends,
Once More!"
Porthos
Well, yes, that's good. Suitably heroic. But somehow—a
little too English.
All (mumbling their agreement)
Hmmmm...
D'Artagnan
Wait! I've got it! "All For One—And One For All!"
All (thoughtfully, to themselves)
"All For One, And One For All"...
They stand and thrust their French sticks skyward
(Shouting) ALL FOR ONE, AND ONE FOR ALL!!
They slap their thighs in ear-splitting unison
Pause
Athos (darkly)
It'll never catch on.
Black-out
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