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Philippe Guillaume: «Un hommage très libre à Monte-Cristo»

 

 

Journaliste financier, Philippe Guillaume est l’un des deux scénaristes de la bande dessinée Dantès, qui transpose Le comte de Monte-Cristo dans le monde de la haute finance contemporaine.

En quoi consiste votre projet d’une série de BD intitulée Dantès?

Je suis journaliste financier, aux Echos, et d’autre part passionné de bande dessinée. Depuis longtemps, j’avais envie de faire un thriller financier. A l’occasion d’un salon de BD dont je m’occupais, j’ai fait la connaissance du scénariste Pierre Boisserie. Le courant est tout de suite passé avec lui. Il venait de lire le livre de Nick Leeson (le trader qui, par ses spéculations incontrôlées, fut à l’origine de la faillite de la banque britannique Barings) et se demandait s’il y avait quelque chose à faire sur ce thème. De mon côté, j’avais réfléchi à la possibilité de faire quelque chose en utilisant toutes les affaires sulfureuses que j’avais croisées en tant que journaliste.

De là est venue l’idée de raconter une machination financière. Et la plus belle des machinations jamais écrite, c’est Le comte de Monte-Cristo. Nous avons donc décidé de faire de notre histoire un hommage à Monte-Cristo, en nous inspirant librement du roman. Et nous nous sommes associés au dessinateur Erik Juszezak.

Comment la série va-t-elle être structurée ?

Elle comptera en principe sept albums. Les deux premiers sont consacrés à la chute du héros et à la prison. Viendront ensuite quatre tomes traitant chacun d’une vengeance contre un personnage, avec des flash-back sur la transformation de Dantès. Enfin, le dernier tome révèlera l’origine de la machination dont a été victime notre héros.

Pourquoi s’appuyer sur Monte-Cristo pour raconter cette histoire ?

Parce que Le comte de Monte-Cristo est le meilleur livre jamais écrit sur la vengeance. Dès lors qu’il s’agissait d’une histoire de machination puis de vengeance, il était évident pour nous que ce serait un hommage à Monte-Cristo.

Dantès n’est pas pour autant entièrement démarqué sur Dumas ?

Non, la structure du roman de Dumas fonctionne parfaitement et nous nous en sommes inspirés dans les grandes lignes. Mais nous avons aussi pris beaucoup de libertés, et il y a dans notre histoire de nombreuses différences avec le roman. Et des personnages sans équivalent chez Dumas. Par exemple, Sarah, la compagne de Dantès, est le personnage que je trouve le plus attachant de la série. On verra dans les prochains albums que c’est un personnage très différent de ce que l’on trouve dans Monte-Cristo, ce n’est pas Haydée!

En écrivant l’histoire de Dantès, nous avons relu le roman de Dumas. Mais les procédés narratifs sont très différents entre un roman et une bande dessinée. Le roman permet d’expliquer beaucoup, alors que la BD est l’art de l’ellipse. C’est souvent ce qui se passe entre deux cases qui est important!

Dumas a l’art de maintenir le suspense, et la structure du Comte de Monte-Cristo est très complexe. En voulant lui rendre hommage, nous avons essayé d’établir un suspense à la hauteur du maître.

Que représente Dumas pour vous?

C’est un de mes auteurs importants. Je le lisais enfant dans les volumes de la collection Nelson de mon père. Les mousquetaires m’ont fait rêver, le château d’If me terrifiait… Travailler sur le sujet m’a incité à lire plein de choses de Dumas que je ne connaissais pas. Je viens d’ailleurs d’acheter un bon nombre de volumes de la collection du Cercle du Bibliophile. Dumas fait partie des grands feuilletonistes du XIXème siècle que j’aime, comme Sue ou Féval. En tout cas, en appelant notre série Dantès, nous revendiquons pleinement l’héritage de Dumas!

Propos recueillis par Patrick de Jacquelot

 

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